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Académie nationale de Metz
6 janvier 2012

Sous l'annexion allemande de 1871, la seconde vague du protestantisme messin

Résumé de la communication

du 5 janvier 2012

de Monsieur Pierre BRONN
membre correspondant


Sous  l’annexion allemande de 1871,

 la seconde vague du protestantisme messin.

 

La courbe démographique du protestantisme messin fait apparaître une évolution en deux vagues successives, séparées par un creux de deux siècles : la seconde vague correspond très exactement à l’annexion allemande de 1871 et est liée au double mouvement de population de cette époque : émigration massive des Messins dans le cadre de l’option prévue par le traité de Francfort, immigration d’Allemands dont une forte proportion de protestants. La communauté protestante, initialement de tradition réformée, doit dès lors faire face à plusieurs problèmes : intégrer le flot des nouveaux arrivants qui très rapidement submerge les autochtones, répondre aux aspirations cultuelles de ses nouveaux paroissiens issus majoritairement de l’Eglise Unie, faire le choix d’une Eglise de rattachement pour faciliter ses relations avec les autorités du Reichsland (et ce choix sera longtemps hésitant, faute d’un consensus interne), obtenir de l’administration municipale l’autorisation de construire un nouveau temple suffisamment vaste et rassembler les fonds nécessaires. Curieusement la paroisse du centre ville, dont le lieu de culte dans l’ancienne église des Trinitaires apparaît d’emblée trop exigu, accaparée par les problèmes du Consistoire, ne parviendra à concrétiser le projet du Temple Neuf qu’après trente années de démarches, en 1904 ; trois projets seront finalisés bien avant, chacun dans des conditions bien différentes : le temple de garnison tout d’abord, dont les aumôniers bénéficient d’appuis en haut lieu, offre ses 2400 places dès 1881 ; les communautés luthérienne  et de Montigny, avec de faibles moyens, parviennent à construire leurs lieux de culte, respectivement ouverts en 1893 et 1894, en un temps record. Un nouvel équilibre confessionnel en découle. Au départ les pasteurs messins seront choisis parmi les diplômés alsaciens de la faculté de théologie de Strasbourg, puis à partir du tournant du siècle parmi les immigrés, ce qui marque une évolution vers une germanisation militante et accroît encore les difficultés interconfessionnelles, cristallisées autour du problème des mariages mixtes ou de la querelle des cimetières.     

 

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