Eckkart et les mystiques rhénans
Résumé de la communication de la séance du 1er avril 2010
par Marie-Anne VANNIER, membre correspondant
Sans être comme Bernard de Clairvaux « la chimère de son siècle », maître Eckhart n’en est moins quelqu’un qui use du paradoxe et qui a donné lieu à des interprétations différentes : les uns retenant en lui le brillant universitaire de Paris, le Lesemeister, les autres s’attachant davantage au Lebemeister, au pasteur d’âmes et au mystique. De plus, son procès a fait oublier son œuvre pendant plusieurs siècles. Redécouvert depuis quelques décennies, Eckhart fait l’objet d’un engouement dans les milieux les plus divers.
Son œuvre, encore insuffisamment connue et traduite, justifie cette reconnaissance. Elle ne constitue pas une somme théologique au sens strict, mais sa solidité théologique et son actualité ressortent d’emblée, en particulier sur le plan anthropologique.
On comprend qu’Eckhart soit à l’origine de la mystique rhénane, cette mystique des pays du Rhin qu’on fait parfois remonter à Hildegarde de Bingen et qui a pour caractéristique d’être une mystique de l’être, et dont les deux autres représentants son des disciples d’Eckhart : Jean Tauler et Henri Suso.