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Académie nationale de Metz
7 mai 2009

17 JUILLET 1793

résumé de la communication du jeudi 7 mai 2009

17 juillet 1793 :

« Metz a bien mérité de la patrie »

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par M. Pierre Brasme, membre correspondant

           

Le 17 juillet 1793, au moment où Charlotte Corday est conduite à l’échafaud pour expier l’assassinat de Marat, la Convention décrète, à la demande des représentants du peuple à l’armée de la Moselle, Maignet et Maribon-Montaut, et du député de la Meurthe Levasseur, que « les citoyens de Metz ont bien mérité de la patrie ». Rarement décernée, la mention du mérite patriotique à Metz est une manière pour la République, alors encore mal assurée et sur la défensive – les frontières craquent, la Vendée est en feu et l’insurrection fédéraliste menace –  de mettre en valeur la fidélité de la ville à la Révolution et à la politique montagnarde, et  de valoriser son rôle dans la défense du pays.

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    Assassinat de Marat par Charlotte Corday (Weerts)

Le 12 juillet, à l’occasion de la lecture publique de l’Acte constitutionnel voté par la Convention le 24 juin (la Constitution dite de l’an I, qui ne sera jamais appliquée), Metz vit l’une de ses plus grandes fêtes républicaines, qui, sous la conduite des autorités, mène la population en un joyeux cortège à travers les rues de la ville, avec pour étapes principales le Champ de Mars (île Chambière), l’arbre de la Liberté (place d’Armes) et la Société Populaire (église Notre-Dame, rue de la Chèvre). Les Messins manifestent ainsi leur approbation de la nouvelle Constitution, avant de le faire dans les jours suivants de manière plus officielle, par le vote unanime des 4556 électeurs réunis au sein des cinq assemblées primaires.

En même temps, la Garde nationale messine décide de faire don à l’armée de la Moselle (qui campe alors à Forbach sous le commandement du général Houchard) de six de ses canons, et de six canonniers pour les servir. C’est ce geste, symbolique du désir des habitants de Metz de contribuer au sursaut national contre les armées ennemies, qui entraîne Maignet et Maribon-Montaut à écrire à la Convention le 13 juillet (le jour de l’assassinat de Marat) pour lui demander de donner aux citoyens de Metz « une preuve de la bienveillance nationale » et de décréter que la ville « a bien mérité de la patrie ».

Lecture de cette lettre est donnée au cours de la séance du 17 juillet. Elle est appuyée par le député de la Meurthe, Antoine Levasseur, ancien représentant à l’armée de la Moselle, qui s’évertue à démontrer que, depuis le début de la Révolution, le peuple de Metz a constamment prouvé son dévouement à la cause de la liberté, et qui vient de donner à la République l’exemple de la vertu et de l’abnégation. Des qualités républicaines qu’il aura à nouveau l’occasion d’évoquer le 26 août en prononçant l’éloge funèbre de son collègue Anthoine, maire de Metz avant son élection à la Convention, mort quelques jours plus tôt.

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