L'ABBE CHARLES RITZ, JOURNALISTE ET DIRECTEUR DU LORRAIN ET HOMME POLITIQUE MOSELLAN
Résumé de la communication du jeudi 5 mars
par François Roth, membre titulaire
Charles Ritz (1880-1939) a été pendant une trentaine d’années un homme important de la scène politique messine et lorraine. Cet abbé originaire de la vallée de la Seille, est entré en 1908 comme journaliste au quotidien catholique messin de langue française Le Lorrain, c’est-à-dire durant la période de l’annexion. Il a été un collaborateur du chanoine Henri Collin et de Nicolas Houpert. Arrêté par la police allemande lors de la déclaration de guerre, il est enfermé quelque temps à la forteresse d’Ehrenbreitstein puis envoyé en Silésie comme aumônier. Il revient à Metz en novembre 1918 puis reprend sa place au Lorrain. A la mort du chanoine Collin, il est nommé directeur politique, fonction qu’il exerce jusqu’à sa mort survenue à Paris en janvier 1939.
A la tête du Lorrain, il défend les acquis religieux et sociaux de la période de l’annexion, tout en étant favorable à la francisation et à un retour au régime départemental, c’est à dire la rupture progressive des liens avec Strasbourg. Il entre également au Conseil général dont il devient le vice-président. Très lié aux maires de Metz Paul Vautrin et Gabriel Hocquard, il a des relations à Paris et dans les milieux militaires. Le colonel de Lattre de Tassigny a été, durant son temps de garnison à Metz, un familier de la rédaction du Lorrain. A partir de septembre 1936, la concurrence du Républicain Lorrain, le quotidien de langue française de Victor Demange, inquiète Charles Ritz ; il réussit toutefois encore à la contenir.
Après 1945, ses successeurs seront dans l’impossibilité d’y parvenir et devront , avant de disparaître, se résigner à passer sous le contrôle de l’Est Républicain de Nancy dont le directeur était alors le mosellan Léon Chadé.
Journaliste à la plume habile et combattive, Charles Ritz a été une figure messine des années 1920-1930.